Jean Cocteau disait « il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ». Qu’en est-il pour nos relations avec nos chiens ?
Dans les communautés scientifiques, c’est le terme « attachement » qui est privilégié pour désigner la proximité et les liens affectifs qui lient les animaux, entre eux et à leurs propriétaires. Le concept « amour » est plutôt réservé aux relations entre humains, ou des humains envers les animaux. Considérons donc nous aussi que notre chien nous est attaché, qu’il a tissé avec nous des liens uniques au monde, comme le Renard avec le Petit Prince.
Variété de manifestations affectives
Cet attachement entre un humain et son chien couvre un éventail s’étendant de la dépendance affective totale (au point, pour certains, de ne pas pouvoir rester l’un sans l’autre), jusqu’aux difficultés de certains maîtres à établir un lien solide avec leur animal (qui ne vient pas à leurs appels, ne semble pas se soucier d’eux, et ainsi de suite).
Comment sait-il qu’on l’aime ?
Il n’est pas du tout évident que notre chien soit conscient que l’on dépense beaucoup d’argent pour son bien-être, que l’on aménage notre emploi du temps pour nous occuper de lui, tout comme il est peu probable qu’il apprécie que nous achetions la meilleure nourriture, quitte à se priver pour le privilégier (cela se produit fréquemment).
Milou a-t-il besoin qu’on lui offre un joli collier et une belle laisse, un panier plus confortable, un compagnon de jeu pour palier nos indisponibilités ?
Les preuves d’attachement pour un chien
La première preuve à apporter à son compagnon, c’est de respecter sa réalité biologique. Il lui faut un espace dans lequel vivre sereinement (sans avoir à supporter une exigüité inconfortable, ou avec trop de monde autour de lui), une alimentation qui respecte sa nature de carnivore domestique, des contacts avec d’autres individus (autres chiens, et humains) afin de satisfaire ses exigences de mammifère social. On lui procurera aussi des promenades pour qu’il puisse se dépenser à la mesure de ses besoins et satisfaire ses envies de flairage et d’élimination.
Le trop-plein d'amour humain peut aller jusqu’à représenter des maltraitances légères : habillages et toilettages extravagants, nourriture et couchage à notre image... projettent le chien dans un monde qui n'est pas le sien et provoquent parfois des comportements...que l’on finira par reprocher à l’animal !
Essayer de donner de l’amour sans lui nuire par des « cadeaux » inappropriés sera déjà un bon point, même s’il n’en a pas conscience.
Laurence Bruder Sergent pour les Dernières Nouvelles d'Alsace