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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 14:40

 

 

Sa présence est devenue indispensable à l’équilibre des amateurs de chiens, mais savons-nous toujours exactement comment notre meilleur ami fonctionne ?


Lorsque le chien renifle le postérieur d’un congénère croisé en promenade, nous savons qu’il cherche à l’identifier. Quand il tourne trois fois sur lui-même avant de se coucher, nous supposons qu’il essaie de se constituer une couche confortable. S’il baille et s’étire alors que nous venons de lui demander de venir à côté de nous, cela commence à se compliquer : se moque t-il de nous, est-il épuisé ou nous signifie-t-il là que notre demande lui est inconfortable ? Et lorsqu’il creuse dans le jardin exactement là où l’on a planté une graine la veille, ou qu’il avale la chaussette qui n’était pas rangée, que faut-il en penser ?

 

Croyances populaires, idées reçues et expériences passées


C’est une des natures de l’humain que de tout interpréter selon ses vues. Boris Cyrulnik l’énonce parfaitement, « on ne voit le monde qu’au travers de ses propres codes ». Il est vrai que nous ne sommes pas des chiens, alors comment pourrions-nous espérer connaitre leurs réelles envies avec certitude ? Nous projetons forcément nos interprétations en fonction de ce que nous connaissons : la jalousie, la vengeance ou la douceur, la gentillesse ou la méchanceté, notamment.

 

Avant de se lancer dans une interprétation


L’apprenti comportementaliste qui cherche à résoudre l’énigme du « pourquoi fait-il cela » devra prendre en compte le contexte de son observation et l’animal lui-même. Son profil émotionnel, les expériences qu’il a vécues, ses conditions de croissance, l’environnement dans lequel il évolue, son emploi du temps quotidien, la manière dont ses propriétaires s’occupent (ou non) de lui et réagissent à ses « bêtises », les distractions qui agrémentent sa journée, la race à laquelle il appartient, sa réalité biologique, et bien d’autres éléments concernant les besoins canins fondamentaux seront des facteurs incontournables à prendre en compte avant de conclure à quoi que ce soit.

 

La question du chien familier


La science qui étudie les comportements des animaux (l’éthologie) a déjà établi un répertoire de certains grands comportements des chiens, mais pas vraiment ceux de l’animal domestique, plutôt ceux des individus qui vivent plus ou moins librement à proximité de nos villes et de nos déchets (pour s’en nourrir et se distraire ou se cacher dans les décharges). Les recherches en cours tendent à renseigner sur celui qui vit sous notre toit, dans nos foyers. Il est heureux qu’après plusieurs milliers d’années de cohabitation le chien familier suscite enfin plus d’intérêt de la part du monde des chercheurs, au-delà du pur intérêt mercantile de la meilleure croquette, ou médical en vue de trouver la bonne molécule pour soigner tous ses symptômes. A présent ses affects intéressent et passionnent aussi la science. Des approches empiriques précèdent les affirmations scientifiques, il n’en reste pas moins que de nombreux comportements ne sont pas encore explicités avec certitude.

 

Laurence Bruder Sergent

www.vox-animae.com

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