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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 09:47

Chaque propriétaire, amateur ou professionnel, a ses propres critères pour définir ce qu’est un beau chien.


Lorsque l’on procède à un sondage autour de soi sur ce qui séduit chez notre meilleur ami à quatre pattes, les réponses sont aussi nombreuses que le nombre de personnes interrogées : elles préfèrent à tour de rôle les oreilles pointées vers l’avant ou tombantes, une musculature puissante ou au contraire des formes rondes et douces, un pelage épais et bouclé ou court avec des zones multicolores…
Il est à noter que l’offre s’est judicieusement adaptée à la demande, et on trouve sur le marché toujours plus d’ « options » dans le choix et l’ornementation de son chien.

 

Modifier pour mieux aimer ?


Parfois, le propriétaire souhaite « personnaliser » son chien (le rendre unique, au goût des humains, et encore plus aimable), alors on le coiffe, on le parfume, on le déguise, on lui ajoute des accessoires… sous couvert d’humour et d’amour, bien sûr. Les photos de chiens parés de leurs meilleurs atours (meilleurs ? sont-ils du même avis ?) se diffusent en masse sur l’Internet, et font sourire les enfants, s’amouracher les adultes, applaudir les partisans (et marchands) de ces pratiques. Après tout, où est le mal, si l’animal ne souffre que d’une légère contrainte durant quelques minutes pour lui mettre du vernis à ongle ?

 

Des points de vue différents


En effet il n’est pas forcément justifié de pousser de grands cris à la moindre image mignonne d’un toutou bien peigné au prétexte qu’on le dénature.  On peut cependant admettre que du point de vue canin, les parfums peuvent être agressants pour leurs narines, les bijoux agaçants, lourds et inutiles, les teintures dérangeantes et rendant la communication complexe avec les congénères. Tous les chiens travestis dans leur animalité sont forcément perturbés par cette instrumentalisation, alors qu’en vérité il s’agit surtout pour les humains de se donner une image valorisante ou « dans la tendance ».

 

Lorsque l’on atteint la maltraitance


Les cas les plus dramatiques des manipulations imposées à l’espèce canine sont malheureusement atteints lors de la sélection de nombreuses races de chiens : on parle d’« hypertype » quand les éleveurs et les juges de concours de beauté tentent d’obtenir une esthétique suprême en exacerbant des attributs spécifiques. De ce fait, certains chiens ne sont plus aptes à mener des vies normales et sans douleurs.
Au nom du principe (très subjectif) de beauté, les standards ont imposé des plis aux Sharpeïs (les rendant sujets à toutes sortes de maladies de peau), des yeux exorbités pour les Carlins et les Cavalier King Charles (problèmes oculaires, au minimum), un arrière-train affaissé pour les Bergers Allemands (dysplasie et nombreuses douleurs), une face écrasée (respiration difficile et faiblesse cardiaque), un museau bombé ou un prognathisme important (difficultés à se nourrir et voir correctement), des oreilles excessivement longues (otites), etc.

 

Une vie à souffrir


Remplis de tares physiques, physiologiques, voire éthologiques et neurologiques, ces animaux passent parfois toutes leurs vies à souffrir, uniquement parce que leurs apparences plaisaient à quelques apprentis sorciers de la génétique.

Heureusement la Société Centrale Canine, en charge de la gestion du cheptel français a conscience de ses dérives et s’attelle à y mettre de l’ordre.

 

Laurence Bruder Sergent

www.vox-animae.com

 

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