Médianimaux
Les animaux et les humains peuvent s’apporter beaucoup physiquement et affectivement, particulièrement dans des circonstances spécifiques.
Depuis plusieurs années maintenant, à l’étranger et en France, une nouvelle manière de cohabiter avec les animaux voit le jour. Grâce à la présence de chiens, de chats, mais aussi d’oiseaux, de rongeurs, d’équidés […], il est possible d’apporter un soulagement à des personnes en difficultés.
Loin de considérer que l’animal est un outil, ce qui serait éthiquement indéfendable et légitimement critiqué, des professionnels de santé, éducateurs, psychologues, interviennent épisodiquement avec ces nouveaux partenaires.
Communications individuelles et interactions de groupe
Entrer en relation avec des personnes atteintes de maladies graves, en difficultés mentales, âgées, ou en exclusion sociale est parfois laborieux pour l’entourage et les personnels d’accompagnement.
Grâce à la venue d’un animal, les équipes encadrantes arrivent à obtenir des petits signes de réactions et même une amélioration du comportement et du moral des personnes.
Au cours d’une séance, une interaction s’instaure entre intervenants et participants, la conversation s’oriente sur l’attitude de l’animal, la bonne manière de s’adresser à lui ou de lui apporter de l’affection, l’entretien de son pelage ou de ses plumes, sa nourriture, ses habitudes... Autant de raisons de recommencer à s’intéresser à autrui et d’établir un lien, même ténu et ponctuel, grâce à la « médiation animale ».
Bienfaits multiples et mesurables
D’autres bienfaits sont constatés par les utilisateurs de ces méthodes : baisse de l’apathie, intérêt pour l’environnement (même momentané !), instauration de nouveaux échanges entre les personnes, organisation du quotidien et gestion de son temps pour pouvoir rencontrer l’animal et l’intervenant, amélioration de la qualité de vie, motivation à l’effort physique pour suivre l’atelier, stimulations sensorielles grâce au toucher, à l’observation, l’audition, l’olfaction…
Que vit l’animal ?
On peut se demander ce que vit l’animal qui est ainsi amené dans des lieux parfois anxiogènes, par exemple les établissements pénitentiaires ou structures médicales accueillant des patients atteints d’Alzheimer. Peut-il être malmené, bousculé, émotionnellement déstabilisé ?
Afin de réduire ces risques au strict minimum, des règles de vie en groupe et de bonne cohabitation sont établies et scrupuleusement respectées. Il est inenvisageable de faire vivre un évènement dérangeant ou inconfortable à ces collègues hors normes.
Ethique et déontologie de la médiation animale
Un critère primordial pour ceux qui interviennent avec leurs propres animaux, est de s’assurer constamment du bien être émotionnel et physique de leurs partenaires bipèdes ou quadrupèdes. Il se trouve que de plus en plus de professionnels sont formés à tous ces paramètres potentiellement problématiques, afin que cette relation particulière entre l’intervenant en médiation animale, l’animal et le participant, soit bénéfique à chacun, néfaste pour aucun.
Laurence Bruder Sergent