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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 10:39

Le chien malpropre, causes et solutions

Si votre chien s’adonne à des malpropretés dans l’habitation, notre comportementaliste nous donne quelques pistes pour comprendre, et agir.

Il faudra tout d’abord différencier si les malpropretés ont pour origine la nécessité biologique, ou un message que le chien veut transmettre à son entourage.

Dans le premier cas, l’animal a peut-être appris à se retenir quelques heures, mais il ne peut pas le faire indéfiniment : il doit vider son intestin et sa vessie à un moment donné ! Pour cela, les sorties en extérieur sont irremplaçables, au moins 4 fois par jour. Il faudra donc se demander si le sujet malpropre est suffisamment promené et félicité lorsqu’il fait ses besoins au bon endroit, à l’extérieur de l’habitation. Si ce n’est pas le cas, il faut trouver un moyen de le lui permettre, et le problème peut se régler très vite.

On peut aussi envisager la présence d’une femelle en chaleurs à proximité, qui peut mobiliser olfactivement un mâle, et l’inciter à signaler sa présence sur de nombreuses surfaces. Le vétérinaire pourra proposer des solutions pour passer cette étape sensible plus aisément.

Autre cause biologique à envisager : un apport alimentaire désordonné. Une nourriture trop grasse ou mal adaptée, laissée à disposition toute la journée, désorganise le système digestif et peut générer des défécations intempestives.

Enfin, l’incontinence due à l’âge (chiot en phase d’apprentissage ou chien âgé), ou un problème anatomique sont toujours possibles : suite à une stérilisation ou une castration, un diabète, un problème rénal, une douleur de type infection urinaire […], par exemple.

Un mauvais apprentissage ?

La notion de propreté est typiquement humaine. Quand un chien a besoin d’éliminer, il le fait ! Il n’attend pas que le moment soit propice et le lieu adapté, il se vide parce que c’est une nécessité physiologique.

Pour apprendre au chiot, tout petit, à se retenir pour faire au bon endroit, les récompenses et félicitations sont indispensables. Les punitions, cris ou les mauvais gestes comme lui mettre son museau dans son urine (une horreur encore conseillée trop souvent) ne permettent aucun apprentissage. Les associations malheureuses peuvent faire de gros dommages, comme par exemple la coprophagie (le fait de manger ses propres excréments).

Si c’est un chien adulte qui n’a pas appris la propreté, l’apprentissage sera le même : encouragements, félicitations et sourires pour lui faire mémoriser plus vite sont à privilégier.

 

Un acte de communication

En dehors de la biologie, un certain nombre de critères doivent être examinés pour trouver la ou les causes des « accidents » :

-          Les marquages de communication : c’est le cas lorsqu’un chien cherche à s’affirmer, à faire réagir ses propriétaires, à vérifier son statut vis-à-vis d’un congénère ou d’un humain. On trouvera ses excréments ou son urine dans des endroits bien visibles, en évidence. La stratégie à mettre en place est de faire en sorte que la relation soit suffisamment claire pour le chien, au quotidien. Les maitres devront revoir la manière dont ils se comportent avec leur animal, notamment en termes de gestion du territoire, des caresses, des jeux, des sorties, de la nourriture. Une fois le chien réinstallé à une place « de chien », ces éliminations volontaires n’auront plus lieu d’être.

-          Un milieu de vie stressant ou anxiogène peut aussi amener un individu sensible à commettre des malpropretés. Des enfants qui courent et crient après lui, des disputes permanentes,  du bruit, des allers et venues incessantes, des agitations dans l’environnement… et notre toutou est débordé émotionnellement. Il peut exprimer ainsi son angoisse…. Et la solution passe évidemment par la mise en place d’une autre ambiance, un retour au calme, un apaisement salutaire.

-          Un changement de rythme de vie, par exemple à l’occasion d’un déménagement, de la venue d’une nouvelle personne ou d’un nouvel animal, de l’arrivée d’un enfant… certains chiens assez routiniers peuvent avoir des difficultés à gérer les situations inédites. Il faudra alors se dépêcher d’instaurer de nouveaux repères et de s’y tenir, le temps que les changements se régularisent.

-          Un attachement excessif et une incapacité à rester seul sont les raisons les plus fréquemment observées par les comportementalistes. Passant tout leur temps avec leurs propriétaires lorsqu’ils sont présents, les suivant partout et tout le temps, dormant près d’eux le plus souvent possible…. le chien hyper attaché pourra exprimer sa frustration d’être laissé seul en urinant ou déféquant partout. Un travail de détachement et de réorganisation du système familial devra être entrepris, pour permettre à l’animal de se sentir moins mal.

 

Un comportementaliste s’avère souvent indispensable, car il est difficile de prendre du recul sur sa propre situation, et mettre en place une stratégie sans l’aide d’un professionnel.

 

 

Loustic était une chienne shi-tsu de 5 ans qui s’était mise à faire ses besoins sur le lit de sa maîtresse depuis quelques semaines. Je demandais ce qui avait évolué dans sa vie récemment. Il n’y avait « rien de spécial, si ce n’est que j’ai changé de petit ami et que je suis moins disponible pour ma petite chienne », me répondit sa maîtresse.

Mon avis de comportementaliste

Ce qui passait pour des détails pour la propriétaire était un réel cataclysme pour Loustic. Ses habitudes étaient bouleversées, les comportements de sa maîtresse étaient différents, elle lui consacrait moins de temps  qu’avant. Loustic n’en comprenait pas les raisons et exprimait son mal-être à sa façon…

 

 

Looping était un beauceron de 4 ans qui n’avait jamais été propre comme ses maîtres l’auraient souhaité. Il pouvait rester 15 jours sans faire ses besoins dans la maison, puis uriner dans toutes les pièces. Sujet à des crises d’angoisse et à des comportements aléatoires comme s’infliger des plaies de léchage ou manger ses propres excréments, il ressentait un fort malaise qui l’amenait à devenir malpropre à la moindre modification d’une habitude.

Mon avis de comportementaliste

Il  fallait apaiser les émotions excessives de Looping pour l’amener à supporter quelques changements dans son environnement sans stress démesuré. Après un traitement ponctuel prescrit par un vétérinaire homéopathe, un long travail de thérapie fut mené afin de rendre Looping plus résistant aux modifications quotidiennes. Il s’est agi  de l’amener à développer une capacité d’adaptation face à la nouveauté qu’il ne possédait pas jusqu’à présent.

Looping était un « sensible » qui avait besoin d’acquérir un peu de confiance en lui afin de supporter les petits changements qui peuvent survenir dans son quotidien.

 

Laurence Bruder Sergent

www.vox-animae.com

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