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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 10:30

Pour que votre chiot devienne un chien bien dans sa peau

 

Une adorable boule de poils est venue agrandir la famille, et tout le monde se réjouit. Mais rapidement surviennent les premières interrogations, les premiers doutes : est-ce que l’on procède correctement ?

 

En se mettant quelques instants à la place de ce chiot, on comprend les perturbations consécutives aux changements survenus au cours de sa courte vie : il vient de quitter sa fratrie, l’environnement dans lequel il est né et a grandi, les personnes qu’il a côtoyées, ainsi que le rythme et l’organisation passés de son temps.

 

Quels bouleversements pour bébé chien !

 

On trouve de nombreux conseils pour l’aider à bien passer ce cap, depuis le fait de l’enfermer dans la cuisine, quitte à le laisser hurler toute une nuit, jusqu’à la boite (le fameux « kennel ») qui empêchera les pipis disséminés dans la maison et d’éventuelles destructions, en passant par le garage (où on ne l’entendra pas), ou alors le lit des enfants (pour qu’il ne se sente pas seul).

Je pense que nous devons tenir compte de la détresse ressentie par ce petit animal qui ne reconnait rien dans son nouvel environnement et se trouve devant tant de nouveautés. Il a besoin d’être rassuré et sécurisé, mais il a aussi besoin de connaitre les premières limites. Si on veut l’aider à devenir un adulte bien dans sa peau, sûr de lui mais conscient que tout n’est pas permis, on doit lui donner les bonnes bases.

 

Les premières nuits

 

Si votre chiot exprime son désarroi par des signaux sonores (gémissements, pleurs, aboiements…), des destructions ou des excréments laissés un peu partout, rien de vous interdit de le prendre dans votre chambre pour quelques nuits.

Attention, pas dans votre lit !

Mais on peut poser son panier au sol, et l’éloigner au fur et à mesure du temps qui passe et de son habituation à son nouveau lieu de vie. Il se sentira ainsi rassuré par votre présence dans la même pièce durant la nuit, mais apprendra, grâce à vous, qu’il sera bientôt temps de prendre ses distances et de dormir à sa place, comme un grand. On déplacera donc progressivement le panier vers le pas de porte, puis dans le couloir, et enfin à la place qu’on lui aura attribuée.

 

Socialisation, sociabilité, sociabilisation… que de mots compliqués !

 

Selon les expériences que votre chiot aura vécues, il sera plus ou moins assuré dans le monde des humains. Si son milieu d’élevage était pauvre en diversité (machines à laver, à aspirer, à tondre, voitures et motos…), s’il a (ou n’a pas) connu de personnes étrangères en dehors des éleveurs, des enfants et d’autres animaux, il risque de les craindre et de ne pas savoir se comporter avec eux. Il faudra alors que vous veilliez à lui faire faire connaissance avec tout ce qui lui a manqué, mais de manière très progressive. Une familiarisation croissante avec les objets et les bruits de la maison, des promenades de quelques minutes dans des lieux variés, avec une fréquentation croissante, lui feront emmagasiner de plus en plus d’informations sur ses congénères et les humains.

N’oubliez pas de protéger votre adorable boule de poils de l’enthousiasme des enfants, parfois tellement exubérants qu’ils en deviennent pénibles et peuvent lui faire mal sans le vouloir.

 

La propreté : jamais assez rapide (pour les propriétaires)

 

Un autre point qui suscite souvent l’impatience des propriétaires est de savoir quand Petit Loup va devenir propre. Il n’est pas possible ici de reprendre tous les points qui ont été traités à plusieurs reprises dans ce magazine, mais on peut garder en mémoire quelques règles de base :

Þ   Le sortir immédiatement après qu’il ait joué, mangé, bu ou dormi. Pas le temps de prendre votre veste et de mettre vos chaussures, il va avoir besoin de se vider très vite après l’une de ces activités, alors anticipez ou dépêchez-vous !

Þ   Félicitez-le et récompensez-le immédiatement, dès qu’il a terminé. Ce n’est pas le moment de le faire attendre pour chercher sa friandise, il faudrait qu’elle ait été préparée auparavant.

Þ   Délimiter son espace surtout lorsqu’il est seul : cela vous évitera d’avoir à nettoyer toute la maison et lui apprendra qu’il ne dispose pas de tout le territoire pour s’ébattre.

Þ   Promenez-le le plus souvent possible, vous aurez ainsi l’occasion de le féliciter fréquemment, et donc, de lui faire mémoriser qu’il est plus gratifiant de faire ses besoins dehors, qu’à l’intérieur de l’habitation.

Þ   Ne rentrez pas à la maison dès qu’il a fait ses besoins à l’extérieur, il apprendrait à se retenir le plus longtemps possible pour reculer le moment du retour.

Þ   Récompensez tous les bons comportements (élimination dehors), ignorez les mauvais (élimination à l’intérieur).

Þ   Soyez indulgents et patients, c’est encore un petit animal ! Les enfants humains ne sont pas propres aussi vite que les chiots le sont…

 

 

L’apprentissage de la solitude

 

Votre chiot est tout petit et fragile, et vous estimez qu’il a besoin d’affection, mais n’oubliez pas qu’un jour, il faudra qu’il reste seul. Même si ce n’est que l’espace de quelques minutes, il doit apprendre à vivre votre absence sereinement, et pas comme un déchirement.

Commencez par le laisser quelques minutes dans une pièce, quand vous êtes dans une autre. Ne faites pas de « cinéma » en partant, ni en revenant, il faut qu’il vive cela comme un épisode normal de la vie de tous les jours. Si vous en faites un évènement, vous lui montrez qu’il a raison de s’angoisser puisque vous éprouvez le besoin de théâtraliser la situation. Augmentez progressivement le temps d’absence, et sortez de chez vous en l’y laissant quelques instants, lorsque vous estimez qu’il est prêt à passer à l’étape supérieure.

Plus vous lui faites vivre tôt cet apprentissage de manière progressive, mieux il vivra cette solitude, qui peut amener les chiens à des manifestations d’angoisse terribles quand ils n’y sont pas préparés.

 

 

Les mordillements, inquiétants parfois

 

Non, les chiots ne sont pas agressifs ou potentiellement dangereux lorsqu’ils mordillent, ils sont juste en train d’exercer leur mâchoire. Ils expérimentent différentes textures, découvrent qu’il faut mordre fort pour attraper un bout de bois mais qu’il vaut mieux éviter de s’attaquer à la peau humaine, que les croquettes sont plus dures à broyer qu’un morceau de viande, qu’un bout de plastique est moins savoureux qu’une friandise… tout cela est tout à fait normal, il faut un peu de temps et de patience de la part des propriétaires pour faire passer plus rapidement cette attitude un peu déstabilisante.

Vous vivez une magnifique expérience avec ce chiot, mais elle est aussi faite de petites difficultés. Si la tâche vous parait trop difficile à mener tout seul, n’oubliez pas qu’il y a des professionnels pour vous seconder !

 

Laurence Bruder Sergent

www.comportement-canin.com

 

 

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commentaires

M
Madame,<br /> <br /> J'ai lu avec attention vos conseils "pour que votre chiot devienne un chien bien dans sa peau" ainsi que la partie "Accueillir votre chien" et je m'interroge quant à la réalisation de certains.<br /> J'ai une petite chienne âgée de 3 mois et demi que j'ai recueillie il y a un peu plus d'1 mois, elle vivait dans la rue avec un sdf depuis quelques semaines, d'après les informations que j'ai eues elle est issue d'une portée dont la maman est aussi avec des sdf, n'a a priori pas connu sa mère très longtemps (sevrage inexistant pour moi vu son comportement, idem pour l'inhibition de la morsure). Les premiers jours, j'ai installé son couchage dans ma chambre pour qu'elle se sente rassurée puis dans le couloir mais avec la porte ouverte pour qu'elle sente que je suis là puis plusieurs jours après avec la porte fermée pour qu'elle devienne indépendante, de plus comme elle dort très peu elle venait uriner partout dans la chambre et mordiller les meubles ou autres, quand j'ai décidé de fermer la porte si elle dormait à ce moment-là pas de problème mais dès son réveil elle venait gratter à ma porte et japper très fortement. Le problème est que j'habite dans un immeuble où les murs sont très fins, on entend tout, une fois j'ai tenu 15 mn en la laissant couiner et gratter mais n'ai pas pu continuer plus longtemps de peur d'avoir des problèmes avec mes voisins et par la suite avec mon propriétaire, que faire dans ce cas précis? Concernant la place du couchage, je n'habite pas un chateau juste un 2 pièces mettre son couchage dans le salon hors de question puisqu'il y a plein de fils et de prises, je n'ai trouvé que le couloir comme endroit le moins dangeureux et le plus approprié mais d'après vous lieu de passage donc pas idéal pour le chiot, je vous le concède mais que faire alors? Par ailleurs, c'est une petite chienne qui commence vraiment à faire mal avec ces mordillements, j'ai essayé le non d'une voix ferme, lui mordiller l'oreille comme la maman le fait à ses petits pour montrer qu'elle fait mal mais rien n'y fait, voire elle me grogne dessus tout de suite après depuis quelques jours.<br /> Je ne veux pas lui faire subir une deuxième expérience traumatisante en ne la gardant pas mais suis désemparée et ne sais plus quoi faire.<br /> Pour ailleurs, comme d'autres de vos confrères vous expliquez certaines choses que les maîtres doivent faire mais pas pourquoi, par exemple pourquoi un chien doit manger seul?<br /> <br /> Merci par avance de votre réponse.
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P
Un Chiot ou un chien ont le Q.I d'un enfant de 2 ans max ?<br /> <br /> Comme pour un enfant, la violence n'est pas utile et la patience est de mise !<br /> <br /> Quand a aimé son chien, il me paraît que de respecter ses besoins journalier est bien pluus important que de déverser de l'amour.....ccar le Chien n'en n'a que faire.....de cet amour.<br /> <br /> Un sourire, une caresse ....et ils nous le rendent au centuple.
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L
<br /> C'est peut-être de là que vient le proverbe "qui trop embrasse, mal étreint"...<br /> <br /> <br />