extrait du courrier adressé au Ministère de l'Intérieur

                                                                                  Oberhaslach, le 29 septembre 2007

Madame La Ministre,

 Je vous ai fait parvenir la semaine dernière un bref rapport expliquant la manière dont j’évalue l’agressivité des chiens.

 Si vous avez lu mon dossier, vous avez constaté que j’exerce le métier de comportementaliste, spécialiste des relations entre l’Homme et le Chien.

Je ne suis pas pratiquante de la santé an im ale, et ce point est im portant.

 Les professionnels dont je fais partie et que je représente en présidant l’association « Chiens d’Aujourd’hui et de Demain » (www.comportementaliste-associationcad.org), considèrent la famille dans laquelle vit le chien comme un système, constitué de plusieurs éléments. C’est lorsqu’un élément dysfonctionne que la situation rejaillit sur tous les autres.

 Partant de ce principe, nous intervenons en rencontrant toute la famille pour aider à solutionner des relations conflictuelles, expliquer autres maîtres ce qui se passe quand leur an im al développe des attitudes dérangeantes, et solutionner les problèmes de comportements canins.

 Nous sommes des médiateurs permettant à l’humain de considérer d’un autre œil son meilleur ami, nous essayons de leur faire prendre conscience que les chiens ne voient pas le monde de la même manière que nous.

 A la différence des vétérinaires, nous ne soignons pas l’an im al, nous ne prescrivons aucun médicament, car nous considérons qu’un chien qui présente un trouble du comportement n’est pas forcément malade. Il vit peut-être dans un milieu qu’il ne comprend pas et auquel il ne parvient pas à s’habituer. C’est ce que nous cherchons à savoir en rencontrant nos clients qui nous expliquent les réponses proposées par l’an im al dans différentes situations.

 A la différence des dresseurs ou des éducateurs, nous ne partons pas du principe que le conditionnement est le seul moyen de se faire respecter par son chien et de vivre en harmonie avec lui.

 Au vu de la loi que vous vous apprêtez à proposer, je me permets d’attirer votre attention sur le fait qu’aucune place, si petite soit elle, n’est accordée aux comportementalistes.

 Il est proposé par Madame Férat et Monsieur Détraigne, une formation obligatoire pour les propriétaires de certains chiens, et j’approuve cette mesure.

J’attire s im plement votre attention sur un point pr im ordial : qui va se charger de dispenser les cours, quels sont les formateurs que vous considérez comme légit im es ? 

 Les comportementalistes peuvent aider à informer les propriétaires, ils sont compétents pour former les maîtres et les professionnels susceptibles de rencontrer des chiens mordeurs et toutes les personnes qui souhaitent apprendre les spécificités mentales de l’espèce canine.

 Certes nous ne sommes pas vétérinaires ni dresseurs, mais nous pouvons apporter notre point de vue des relations Hommes / Chiens. S’il vous plait, ne nous écartez pas du dialogue en cours actuellement, car nous avons des connaissances et des compétences qui peuvent vous être utiles.

 Si vous est im ez que le travail que je vous ai soumis est instructif, que mon avis peut apporter une valeur supplémentaire, ou que vous souhaitez un rapport plus détaillé, je me tiens à votre disposition.

 Dans l’attente d’une réponse, je vous prie de croire, Madame Alliot Marie, en l’expression de mes salutations respectueuses.

 Laurence Bruder Sergent

Comportementaliste

Auteur du livre « la cause des chiens »

Présidente de l’association « Chiens d’Aujourd’hui et de Demain »

Chroniqueuse pour les Dernières Nouvelles d’Alsace et France 3 Alsace, rédactrice occasionnelle pour les magazines Atout Chien, Féminin Spécial Chiens, Landseer Mon Ami, Dogs

Membre de la Société Française d’Etude du Comportement An im al

Membre de la Société Française de Cynotechnie