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20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 13:48
Région
Education canine / De l'utilité des comportementalistes
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Pour que Mirza reste sympa

Nous ouvrons aujourd'hui le premier volet d'un reportage sur les rapports homme-chien. De nombreux accidents mortels, suite à des morsures, ont défrayé la chronique ces derniers temps. Des comportementalistes donnent leur avis. La semaine prochaine, ce sera au tour de dresseurs.

 Depuis les années 70 et la loi qui autorise les locataires à posséder un chien en appartement, les chiens ont été installés en ville alors qu'ils vivaient essentiellement à la campagne. Cette cohabitation nouvelle avec l'homme dans un cadre moins naturel ne va pas sans soulever des problèmes.
 La cohabitation ne va pas forcément de soi. Nous oublions que les bêtes ont leur propre manière de réagir. Leur réalité n'est pas la nôtre. Il suffit d'en tenir compte pour faire disparaître des comportements généralement symptomatiques d'un stress.

« Il n'y a pas de génétique
de l'agressivité »

 C'est dans cet esprit que Martine Bohy a consulté Laurence Bruder-Sergent (*) comportementaliste et éducatrice de chiens de compagnie. « La première fois, c'était pour Scott, mon border collie, explique-t-elle. Il grognait dès que l'on s'asseyait à la table sous laquelle il était couché. Mon entourage l'a alors perçu comme un chien méchant. Laurence m'a expliqué que, vivant seul avec moi, Scott avait pris de mauvaises habitudes. Elle m'a conseillé de lui construire un rythme pour les repas et de mieux gérer l'espace. Maintenant, il ne grogne plus, ne s'installe plus sous la table. Il a compris que quand un humain passe, c'est à lui de se pousser. »
 Aramis, la chienne berger de Thodal de Martine, était quant à elle très peureuse et grognait si on voulait la caresser. Des contacts fréquents et organisés avec différentes personnes lui ont permis de se socialiser.
 Laurence Bruder-Sergent préconise une méthode amicale et positive pour résoudre les problèmes des chiens de compagnie, sachant que certains individus, tels les rottweiller et les amstaff nécessitent plus de fermeté et d'autorité. « Toutes les races peuvent présenter une agressivité qu'il faut résoudre au cas par cas, précise-t-elle. Un yorkshire a arraché le talon d'un enfant de 9 ans, deux teckels ont tué un homme. Sans parler des bergers allemands ou des labradors qui sont les chiens de race qui mordent le plus les personnes. »
 Et la spécialiste de souligner que la focalisation actuelle sur les chiens classés catégorie 1 par la loi lui semble injuste. « Il n'y a pas de génétique de l'agressivité, explique-t-elle. Le rottweiller, bien élevé, est un chien fantastique. Malheureusement, depuis la médiatisation dont il fait l'objet, certains humains en acquièrent pour se donner les crocs qu'ils n'ont pas. »

La prévention est essentielle

 Même avis chez Jean-Marc Graff (**). « Il n'y a pas que les rottweillers qui mordent. Ils sont puissants c'est vrai mais un dogue, un terre-neuve, un husky aussi. Toutes les races sont potentiellement dangereuses, surtout si l'animal a été dressé au mordant. Dans mes groupes, il y a toujours au moins une personne qui a eu un problème avec un chien. Tous disent: "Je n'ai rien vu arriver". Or, il y a toujours des signes précurseurs avant la morsure : l'animal vous regarde fixement, il pointe les oreilles vers vous, la position de la queue est un autre indice. Le chien prévient. »
 Selon les deux comportementalistes, la prévention est essentielle. L'un en fait d'ailleurs dans les écoles depuis 1998. L'autre cite les résultats obtenus dans des pays où, sans jeter l'opprobre sur une race, on informe la population sur les chiens. A Calgary, au Canada, les morsures ont baissé de 40 % en cinq ans grâce à des campagnes d'information scolaire ou par le biais de spots radio ou TV. Autre point sur lequel les deux spécialistes se rejoignent : il ne faut jamais laisser un enfant seul avec un chien, quel qu'il soit.

 

Véronique Leblanc
(*) Chroniqueuse au DNA pour la rubrique « Votre chien et vous », Laurence Bruder-Sergent est l'auteur de « La Cause des chiens, comment interpréter les comportements du chien de compagnie ».
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