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20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 16:04

 Les professions de comportementaliste et d’éleveur peuvent se compléter à plusieurs niveaux : si le travail du premier est – entre autres – de faire naître des individus en bonne santé et représentatifs de la race à laquelle ils appartiennent, celui du comportementaliste consiste à étudier le comportement canin, à aider les maîtres à vivre une relation harmonieuse avec leurs chiens, et donc à aider l’humain à s’adapter à la réalité animale pour mieux communiquer avec lui.

 Le comportementaliste

Grâce à sa formation en éthologie, ce spécialiste des relations entre l’humain et le chien va pouvoir sensibiliser l’éleveur de façon préventive sur :

 - l’importance d’une atmosphère calme et apaisée pour la chienne gestante. Il peut anticiper les retentissements d’un stress intense pendant la gestation, informer l’éleveur sur les moyens d’éviter les traumatismes et les situations à risques

 - les meilleures conditions à réunir pour faire naître et grandir des chiens équilibrés : les chiots ont besoin de rencontrer des stimulations variées afin de préparer au mieux leur adaptation dans leur nouvelle famille

 - les moyens d’éviter de créer des attitudes de peurs par maladresses ou méconnaissance

 De plus, les éleveurs n‘ont pas toujours le temps de donner les conseils aux acheteurs de leurs chiots, et certaines personnes ne savent pas comment s’y prendre pour intégrer l’animal dans son nouvel environnement, surtout lorsqu’il s’agit d’un premier chien, ou encore lorsqu’ils sont propriétaires de plusieurs animaux.

 Le comportementaliste pourra conseiller l’éleveur et les familles adoptantes quant aux règles de bases à connaître pour réussir cette intégration, parmi un autre chien ou avec un chat, en présence d’enfants, ou encore dans un contexte différent de celui de l’élevage.

 Il arrive aussi qu’un comportementaliste concoure à solutionner des conflits au sein des chiens composant l’élevage. Ainsi, une éleveuse de chihuahua me demanda un jour de l’aider à résoudre des problèmes d’agressivités entre plusieurs de ses étalons, qui s’étaient blessés à plusieurs reprises à force de se battre.

 Malgré tous les soins que les éleveurs prennent de leurs animaux, les accidents ne sont  pas tous évitables. Il peut arriver qu’un chien se blesse ou vive un traumatisme : il faut alors agir sans tarder pour éviter que des attitudes de peurs, d’agressivité ou de perte de contrôle ne s’inscrivent dans l’esprit du chien comme la seule réponse possible face à une situation stressante. Le comportementaliste peut accompagner l’éleveur dans le travail de reprise de confiance qui s’impose.

 Il est aussi apte à prévenir d’éventuels troubles du comportement, ou intervenir lors de problèmes relationnels entre maîtres et chien. Certains éleveurs n’hésitent pas à adresser leurs clients à des comportementalistes, lorsque des attitudes nouvelles surviennent et que les propriétaires n’en saisissent pas les causes.

L’éleveur

Les éleveurs quant à eux, de par leurs expériences et leurs savoirs, peuvent renseigner les comportementalistes confrontés à une situation problématique avec un chien d’une race spécifique : certaines races sont rares et les comportements de leurs représentants sont parfois différents de ceux des autres chiens. Un chien de type molossoïde n’aura pas les mêmes réactions qu’un yorkshire face au danger. L’éleveur est une source de renseignements pour comprendre certaines attitudes et certaines réponses comportementales dans des situations variées. Ainsi, au début de mon exercice, je fus confrontée à des incompréhensions face à un grand chien japonais, race que je ne connaissais pas en détails, et une éleveuse d’akita m’apporta tout son savoir pour m’aider à solutionner le problème rencontré par les maîtres.

Certains éleveurs organisent des réunions pour leurs clients avec la présence d’un conseiller en comportement canin, qui intervient afin de les familiariser au fonctionnement du chien (qui appartient à une autre espèce que l’espèce humaine, nous avons parfois tendance à l’oublier !) ou pour expliquer les attitudes incomprises, et intervenir si nécessaire pour les solutionner.

La collaboration entre ces deux professionnels du chien peut donc être des plus amicales, dans le respect des contraintes et des convictions de chacun.

 

 Laurence Bruder Sergent pour le prochain "Atout Chien"

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