Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 22:21

Bonsoir à tous,

 Daisy Berthoud est intervenue lors de l’université des comportementalistes il y a deux semaines à l’école vétérinaire de Maisons Alfort.

 Elle travaille sur le comportement de marquage des chiens et a besoin d’un nombre aussi im portant que possible de personnes qui répondent à quelques questions s imples.

 Si vous acceptez de l’aider, vous pouvez vous rendre à cette adresse et répondre au questionnaire.

 http://freeonlinesurveys.com/rendersurvey.asp?sid=x4bbzcq3mgirw53329525

 Merci pour elle !

 Il y en a pour 2 minutes... et n'oubliez pas de diffuser autour de vous à toutes les personnes qui ont un chien....

 

LBS

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 11:21

Depuis plusieurs semaines j'ai travaillé avec mes collègues sur différents documents qui ont tous été remis aux autorités :

- état des lieux des morsures en France, chiffres et statistiques, épidémiologie

- état des lieux des mesures en vigueur dans les autres pays pour les chiens potentiellement agressifs

- commentaires d'experte des relations Homme / Chien sur les conduites agressives (évaluation de la dangerosité potentielle d'un chien, déroulement d'une conduite agressive, tenants et aboutissants des comportements d'agression selon les types de chiens..)

- rapport sur le métier de comportementaliste en vue d'une reconnaissance officielle

- proposition de contenu pour la formation qui sera obligatoire pour les propriétaires de chiens qui ont mordu ou qui sont susceptibles de le faire

- propositions alternatives au projet de loi débattu en première lecture

- plusieurs courriers à destination des sénateurs qui exercent la profession de vétérinaire

- plusieurs courriers aux députés et ministres susceptibles d'aider à une meilleure réflexion

 

Dans quelques jours la question sera réglée, il reste une ligne droite à franchir. C'est pour cela que je me rends demain à une table de travail avec le SNPCC.

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 10:52

Encore une semaine extrêment chargée pour moi.

Demain je me rends à Lyon sur invitation du SNPCC (Syndicat National des Professionnels du Chien et du Chat) pour une table de travail concernant la formation des propriétaires de chiens et des éducateurs canins.

Mercredi il est possible que je me rende au Sénat à Paris pour la séance publique de 15h, qui va être l'objet de débat sur le projet de loi concernant les chiens mordeurs.

Jeudi et vendredi je suis en consultation avec mes clients.

Samedi après midi je suis à Molsheim de 14h à 18h pour la séance de dédicaces de mon livre "la cause des chiens".

 

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2007 7 04 /11 /novembre /2007 10:28

Le dessin qui accompagne mon article du jour dans les DNA

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 22:30

Vous avez l'impression que je ne fais rien ? Du tout ! Lisez voir....

Aujourd'hui j'ai rédigé mes propositions alternatives au projet de loi sur les chiens mordeurs, à partir de mes propres réflexions et de celles de plusieurs collègues comportementalistes.

Après avoir mis en forme le rapport d'une dizaine de pages, je l'ai envoyé au Sénateur Jacques Muller.

Ensuite j'ai préparé et posté un courrier pour le député maire Yves Jégo, proche de Nicolas Sarkozy.

Puis j'ai écrit une lettre à destination des sénateurs qui exercent la profession de vétérinaires, afin de leur proposer l'aide des comportementalistes dans l'évaluation comportementale (sic) des chiens mordeurs.

Ensuite j'ai bafouillé mon article pour les Dernières Nouvelles d'Alsace, préparé ma chronique pour France 3 Alsace du 13 novembre, et ajouté l'article que je propose pour le prochain bulletin de la SCC du Haut Rhin.

Le Sénateur Jacques Muller m'a demandé un rapport sur le métier de comportementaliste pour lundi matin. Là, j'ai botté en touche et délégué à ma consoeur et amie Kjersti Fanals. Ainsi je ne vais pas être la seule à passer mon week end à cogiter sur les dossiers pour le législateur !

Est-il utile de préciser que je reçois mes clients demain matin pour les consultations et que demain après midi je conduis le cours collectif d'éducation canine ? Vous le savez bien, vous qui êtes fidèles à mon blog !

Wouf (comme diraient mes chiens), je suis épuisée. Une bonne nuit de sommeil et mes batteries seront rechargées.

à bientôt !

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 22:28

Au moment du départ de l’élevage avec votre chiot

 

Un petit conseil pour commencer sereinement votre nouvelle vie : en sortant de l’élevage, avant même de remonter dans votre voiture, allez vous promener un long moment avec votre petit chien en laisse.

 

Vous allez ainsi commencer à faire connaissance, nouer les premiers liens, et établir les bases de la propreté : si vous le voyez faire ses besoins devant vous, félicitez le chaleureusement, donnez lui une friandise. Jouez aussi un peu avec lui, câlinez-le, faites lui comprendre que vous êtes des amis.

 

Si vous devez faire un long trajet en voiture jusque chez vous, n’hésitez pas à jouer pour le fatiguer un peu (dans la l im ite de ses possibilités physiques bien sur !), ainsi il dormira durant le trajet vers chez vous au lieu de s’agiter dans votre véhicule comme un beau diable.

 

Le trajet vers chez vous

Pensez à l’installer confortablement durant le trajet de retour à la maison : il ne connaît pas forcément la voiture, qui inquiète, fait du bruit, se déplace, et.. rend malade !

 

Veillez aussi à sa sécurité : en cas d’accident ou s im plement si vous devez freiner brutalement, il pourrait être projeté violemment s’il n’est pas attaché.

 

Si vous devez prendre le train ou l’avion et que le voyage promet d’être long, vous pouvez éventuellement prévoir avec votre vétérinaire un léger calmant homéopathique qui l’aidera à supporter ce stress.

 

De retour chez vous, éviter le comité d’accueil

Certes vous êtes très fiers de votre nouvel ami et avez envie de le faire admirer de tous, mais laissez lui le temps de faire connaissance avec vous et son environnement. Il vient de quitter tous ses repères alors ne permettez pas à la famille au grand complet de venir s’exciter tout autour de lui. Il a besoin de temps et de calme pour s’habituer au changement. Demandez à vos enfants le plus grand calme, la patience et la douceur. Il serait bien dommage qu’ils commencent leur cohabitation avec leur chien par lui faire peur avec leurs cris et gesticulations.

 

Dans son nouveau foyer, installez-le à la place qui lui est réservée (que vous aurez pris soin de préparer avant son arrivée) et qui comprend son lieu de couchage, quelques jouets, une gamelle d’eau, un vieux vêtement im prégné de votre odeur.

 

Laissez-le découvrir son nouvel environnement à sa guise. Il n’est pas nécessaire de le porter et lui faire faire le tour du propriétaire : il le fera tranquillement tout seul lorsqu’il le voudra. Ne le prenez surtout pas dans vos bras pour l’obliger à tout visiter ! Il doit se sentir en confiance et non « forcé », cela ne ferait que l’angoisser.

 

Pensez à fermer les portes des lieux que vous voulez lui interdire, cela lui inculquera les premiers interdits dès son arrivée chez vous.

 

Les premiers jours…

Les premiers jours peuvent parfois être perturbants pour vous comme pour le chiot. Il a quitté son environnement et ses congénères, arrive dans un nouveau milieu et ne vous connaît pas. Mais il vous observe attentivement. En tant que maître, il faut dès maintenant instaurer les règles de vie dans la maison et s’y tenir. Avec patience et sans brutalité.

 

Quelques règles s im ples

 

Un espace à lui

Un chien, qu’il soit jeune ou adulte, a besoin d’un espace à lui. Il faudra l’expliquer aux enfants si vous en avez : le chien a le droit de se reposer tranquillement, de s’y réfugier quand il veut être tranquille, et tout le monde doit respecter sa zone personnelle. A im ez vous être dérangé lorsque vous dormez ? Certainement pas, aussi ne vous attendez pas à ce que votre compagnon à quatre pattes apprécie que l’on trouble son repos. Vous éviterez bien des accidents en exigeant le respect de la tranquillité du chien.

 

La nourriture

Pensez à demander à l’éleveur ce qu’il donne habituellement à manger à ses chiens. Vous n’êtes pas obligé de suivre ses recommandations, mais si vous souhaitez changer de nourriture, pensez à procéder à une transition sur plusieurs jours pour aider le système digestif de votre chien à s’habituer au changement de manière progressive. Votre vétérinaire saura très bien vous renseigner.

 

Je conseille que le chien mange en dehors des heures de repas de ses maîtres, et qu’il ne reçoive rien de la table pendant que vous mangez. Cela vous évitera de l’inciter à quémander. Si vous voulez lui donner des restes de table, faites le dans sa gamelle, lorsque vous aurez terminé.

 

A l’heure que vous avez choisie (par exemple en milieu d’après midi, après votre repas ou avant d’aller vous coucher), donnez lui sa ration, au calme et laissez le manger sans qu’il soit dérangé.

 

Il est inutile de s’amuser à donner et reprendre indéfin im ent la gamelle comme on l’a trop souvent entendu. Il ne peut pas comprendre ce geste qui ne fait pas partie des codes de fonctionnement des chiens. Cela pourrait l’inquiéter inutilement, et cela n’est pas à celui qui a le droit de reprendre l’écuelle qu’on reconnaît un vrai leader. Bien au contraire !

La propreté

 

La notion de propreté pour un chien consiste à ne pas salir l’endroit où il couche. Il ne ressent donc pas de culpabilité à uriner hors de ce lieu. Ainsi, lui plaquer le museau dans son urine n’a pas de sens pour lui - et c’est inutilement brutal -.

 

Lors des promenades, qui doivent être d’autant plus fréquentes que le chien est jeune, félicitez-le avec exubérance à chaque fois qu’il fait ses besoins. S’il lui arrive de faire à l’intérieur en votre absence, ne lui dites rien, ne le grondez pas, faites comme si vous n’aviez rien remarqué. Si par contre, vous le prenez sur le fait ou alors qu’il s’apprête à se soulager, emmenez-le im médiatement à l’extérieur et félicitez-le lorsqu’il a fait ses besoins.

 

Il va vite mémoriser que lorsqu’il fait dehors, il est félicité, caressé, récompensé, mais qu’à l’intérieur, il n’obtient aucune réaction de votre part. Il apprend ainsi la propreté de façon positive, sans que vous n’ayez à le punir.

 

L’apprentissage d’un certain savoir vivre dans votre famille

Il est en général déconseillé de laisser le chien partager le lit. Ce lieu de couchage est réservé aux leaders, votre compagnon n’a pas besoin d’y accéder. De plus, cela pourrait l’inciter à vouloir partager tous les instants de votre quotidien, or, il est indispensable qu’il soit un min im um autonome.

 

De même, on conseille de ne pas le faire dormir dans une zone de passage, comme le couloir ou face à la porte d’entrée. Cela lui permettrait de suivre les allers et venues de chacun, et pourrait lui laisser croire qu’il est le chef de la famille, puisque chargé de laisser passer qui il veut.

 

Réagir dans l’instant, ou ne pas réagir

Si votre chien fait une bêtise, agissez im médiatement, c’est à dire instantanément ou dans les deux secondes qui suivent le comportement non désiré. En effet, le chien associe la punition à ce qu’il fait au moment même de la sanction. Donc , s’il est en train de jouer, et que vous le punissez pour sa bêtise d’il y a 3 heures, il prendra la sanction en réponse au fait qu’il joue. Agissez de même lorsqu’il adopte un bon comportement : félicitez le im médiatement.

 

Attention, donner une sanction ne signifie pas frapper un chien : un s im ple « NON » expr im é d’une voix ferme est un avertissement. S’il persiste dans l’attitude qui vous déplait, vous pouvez le repousser légèrement, toujours en lui disant «  NON ! ».

 

De même, en le surprenant sur le fait, il suffit de lui dire « NON ! » s’il s’en prend à vos meubles ou vos pantoufles. N’oubliez tout de même pas que les destructions sont quas im ent inévitables, le chiot partant à la découverte de son environnement. Proposez lui des jouets de toutes matières, et surtout… apprenez à ranger vos objets fragiles !

 

L’isoler dans une autre pièce et le bouder pendant des heures ne servira à rien puisque quelques secondes seulement après son forfait, le chien l’oublie déjà.

 

Il est tout penaud lorsque vous le délivrez de l’endroit où vous l’avez placé pour le punir ? C’est peut être parce qu’il perçoit votre mécontentement et veut éviter d’être puni……

 

Le contrôler

Apprenez à votre chien à rester calme lorsque vous avez de la visite, vos invités apprécieront.

 

Ne le laissez pas vous sautez dessus, sinon il le fera avec tout le monde.

 

Le moment de la préparation de ses repas est idéal pour lui apprendre à attendre patiemment sa nourriture, sans sauter, japper ou gesticuler dans tous les sens.

 

Lui faire vivre des expériences diverses

Ne tardez pas trop à l’emmener dans la rue, afin de rencontrer des promeneurs de tous types : les joggers, les cyclistes, les adeptes du patin à roulettes ou des cyclomoteurs, les congénères en promenade avec leurs maîtres… plus votre chiot vivra d’expériences, moins il développera de peurs à l’âge adulte. La consigne indispensable étant toujours de respecter une progression lente et respectueuse des émotions de l’an im al. Si vous observez des signes de stress, mieux vaut arrêter im médiatement l’exercice pour recommencer un autre jour.

 

Les premiers jours passés et les premières règles de vie installées dans la maison, il convient de sociabiliser votre compagnon et de le préparer à certains actes inévitables de la vie.

 

Vous pouvez demander à des personnes calmes et fiables de votre entourage de le manipuler (avec précaution et douceur !).

 

Il ne s’agit pas de plonger le chien au milieu d’une ribambelle d’enfants surexcités, mais de l’amener à supporter le contact avec des personnes connues et étrangères, de façon contrôlée et progressive.

 

Touchez lui doucement les oreilles et les pattes au niveau des coussinets, caressez le soigneusement sur tout le corps et demandez à vos « aides » de faire de même.

 

Le but de l’opération est de préparer votre chien aux soins du vétérinaire et aux vôtres.

 

Il n’est pas utile de prolonger indéfin im ent l’exercice, quelques secondes suffisent largement à lui faire vivre une nouvelle expérience, non traumatisante et riche d’apprentissages.

extrait du livre "la cause des chiens"

Laurence Bruder Sergent

Comportementaliste

 

www.comportement-canin.com

pour le bulletin de la SCHR

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 19:09

Pour acheter mon livre et vous le faire dédicacer, vous pouvez vous rendre à la salle de la Metzig samedi 10 novembre de 14h à 18h.

Je serai sur place.....

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 10:27

L’actualité est riche d’évènements traumatisants de morsures allant de la blessure légère jusqu’à la mort de la vict ime (et du chien).

Oui, les chiens ont des dents.

Oui, ils s’en servent tous les jours.

Pour manger, pour attraper leurs jouets, pour transporter leur peluche d’une pièce à l’autre, rapporter un bâton, et s’ils n’ont pas d’autre solution, pour mordre.

Il est question de 10 à 500 000 morsures selon les sources, dont 1 à 2 mortelles par an sur les 24 dernières années. 2007 est exceptionnelle dans le mauvais sens.

La loi de 1999 ambitionne l’extinction de certains chiens et un contrôle précis des autres. S’il paraît de bon sens de restreindre la détention de chiens utilisés pour le combat ou pour l’attaque par certaines populations, il est im portant de faire la part des choses : les chiens dits dangereux ne représentent qu’1% du nombre des morsures totales.

Un regard lucide sur l’actualité

Qu’ils soient éleveurs, dresseurs, éducateurs, comportementalistes, toiletteurs, gérants de pensions ou vétérinaires, les professionnels du chien sont unan imes : il n’y pas de race de chien prédisposée à la dangerosité. Malgré le manque d’étude scientifique complète, les quelques travaux de recherche entamés jusqu’à présent prouvent qu’il n’y a pas de génétique de l’agressivité. Autrement dit qu’aucun chien ne naît dangereux, qu’il le devient à la faveur des expériences qu’il vit ou qu’on lui im pose.

 

Le législateur veut encore durcir une loi qui était loin d’être parfaite, il y a de quoi se faire des poils blancs lorsque l’on est un rottweiler. L’opprobre est jetée sur ces chiens qui n’ont pourtant de dangereux que le regard que l’on porte sur eux.

Remettre les éléments dans leur contexte

Il est im portant de comprendre que, dans notre société, chacun a sa place et doit respecter celle de l’autre. Le chien doit être civilisé et mentalement stable, son maître doit en avoir le contrôle dans la rue (maîtrise de la conduite en laisse, respect de la loi de 1999) et attentif à la maison (ne jamais laisser seul un enfant avec le chien, guetter ses signes de nervosité), le passant doit être responsable (pas de mouvements brusques ou de cris) et les enfants informés (un chien n ’est pas un jouet, il faut le laisser tranquille lors de ses activités basiques – manger, dormir, jouer –).

Il est tout à fait exact que l’on peut tomber sur un chien dérangé psychologiquement au coin de la rue, et que cet an im al pourra être belliqueux. Comme il est tout à fait possible de croiser un humain psychopathe une fois dans sa vie. Est-ce pour autant que nous restons enfermés chez nous ?

Si vous avez un doute au sujet d’un chien dans votre entourage, n’hésitez pas à le signaler aux autorités. Le projet de loi en cours d’examen renforcera la prévention et donnera la possibilité aux autorités locales de faire procéder à une évaluation comportementale de l’an im al suspect. Il sera alors possible d’être rassuré et de répondre de manière adéquate aux peurs de chacun.

 

 Laurence Bruder Sergent pour les Dernières Nouvelles d'Alsace du 4 novembre www.comportement-canin.com

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 13:14

Il reste quelques places pour l'université des comportementalistes qui a lieu ce week end à l'école nationale vétérinaire de Maisons Alfort. Si vous souhaitez vous inscrire, merci de vous rendre ici : http://www.comportementaliste-associationcad.org/universite3.htm

 

Partager cet article
Repost0
24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 15:07

Do you speak « chien » ?

 

Au Japon, on décrypte paraît-il depuis peu les aboiements des chiens ! En France aussi, on cherche à les décoder pour mieux connaître nos amis et cerner leur personnalité. Mais de leur côté, les toutous comprennent-ils réellement notre charabia et nos injonctions ? Voici deux ou trois clés pour une meilleure communication réciproque. A l’attention des humains only…

 

Par Anne-Caroline BRICE

 

L’invention révolutionnaire est directement venue du pays du Soleil Levant. C’est en effet au Japon qu’un vétérinaire astucieux -et un brin cupide peut être aussi- a récemment mis au point le « Bowlingual », petit appareil électronique équipé d’un microphone attaché au collier du chien qui transmet ses aboiements à un traducteur automatique. Celui-ci analyse les sons émis et propose une version en anglais de ce que le toutou a voulu exprimer. Avec l’aide de deux cents modèles d’émotions puisés dans une banque de données, le Bowlingual détermine si l’aboiement -et donc l’intéressé- est heureux, triste, frustré, en colère, quémandeur… Les traductions proposent des expressions comme « je veux jouer », « moi, pas content », « j’ai faim » ou « c’est fou comme on s’amuse »… La belle affaire !

Ce gadget qui a été salué par l’hebdomadaire américain Time comme étant l’une des innovations les plus originales de l’année 2002, est vendu dans le monde -mais pas encore dans l’Hexagone- pour l’équivalent de 90 euros. Malgré 30% de retour au fabriquant de jouets (Takara Co) pour insatisfaction de quelques clients, ce boîtier rigolo semble encore promis à un bel avenir. Les Américains en raffolent. Quant aux Français -ceux qui connaissent l’existence du petit bijou- se demandent quand le Bowlingual débarquera chez nous…

         « esbroufe », « gadget »,  « arnaque » : Laurence Bruder-Sergent* spécialiste du comportement canin,  n’a pas de mot assez dur pour qualifier ce boitier, censé livrer aux maîtres perdus la clé d’une bonne communication avec leur fidèle compagnon. « Car chaque an im al a son mode d’expression unique et sa façon singulière d’aboyer. Ainsi quand un Chiwawa a peur, il va plutôt produire un aboiement aigu, alors qu’un Terre Neuve craintif va émettre un son beaucoup plus grave. Question de morphologie de cage thoracique et cordes vocales. De plus, un an im al qui aboie peut expr im er deux choses opposées selon que sa queue remue (ou pas) et que ses oreilles sont dressées, pointées, plaquées (ou pas)… Et le boitier japonais ne tient pas compte de la posture du corps qui fait toute la différence. » Dont acte.

         Plus généralement, il semble d’abord que le chien n ’aboie pas uniquement pour dialoguer avec l’homme. En fait, il expr im e avant tout un désir brut (fa im , soif) ou une émotion (la joie, l’excitation, la peur, le plaisir, le dégoût) qu’il veut transmettre notamment au reste de l’espèce an im ale. Et si l’aboiement est bien le langage de notre compagnon, il ne correspond jamais à des mots précis. Il s’agit plutôt d’expr im er une intention. Inversement, rappelons aussi que nous humains ne nous accordons même pas sur les sons de base émis par nos chiens ! Dans la langue française, on traduit les vocalises de nos toutous par « ouaf, ouaf », « wouf, wouf » ou « wouah, wouah ». Alors que les Chinois préfèrent l’onomatopée « wung, wung » et les Espagnols adorent leur fameux « jau jau »…

Pour comprendre son toutou, il faut donc non seulement écouter son aboiement mais aussi examiner son attitude et évaluer le contexte dans lequel il s’exprime. Car le chien ne communique par seulement par des sons mais aussi et surtout par le regard qu’il offre, la posture qu’il adopte, l’énergie qu’il développe.

         En plus, il existe aussi des toutous qui ne sont pas naturellement avares d’aboiements : certaines races sont en effet les championnes des coups de gueule comme les terriers ou les jack-russel. Un peu assourdissants pour les voisins d’ailleurs. Alors que d’autres se révèlent plus discrètes comme le malamute, chien costaud et résistant d’Alaska, plus tranquille, plus pépère et… de nature moins expansive ! Question de tempérament bien sûr.

On sait également que les gros toutous aboient en général moins que les…petits que l’on surnomme facilement roquets. « De façon plus générale, on peut dire que plus le chien est gros, plus il est lourd, moins il est rapide, moins il aboie aussi», explique Laurence Bruder-Sergent, auteur du livre « La cause des chiens ». Au-delà de la question de la race, si un chien jappe sans répit (et certains résistent une journée entière !) c’est parce qu’il s’ennuie, qu’il y a un malaise ou parce que son maître lui manque! Il faut savoir aussi que l’aboiement intempestif est un comportement très juvénile. En effet, le toutou-ado de 8 mois va plus souvent vouloir tester les réactions de son entourage en donnant de la voix à tout bout de champs…

         Autre manifestation canine connue : le grognement. «Les gens voient généralement le grognement comme une menace et c’est souvent vrai, explique pour sa part Cheryl Smith** qui entraîne des chiens aux Etats-Unis pour des concours. Mais certains toutous grognent seulement pour s’exprimer. Et il est ici aussi important de « lire » le chien dans son entier! »

         Côté homme, on a vu comment on pouvait mieux comprendre notre an im al. Mais côté chien, comment notre compagnon à poil nous perçoit-il ? La question mérite d’être posée car nombre de propriétaires jurent que leur toutou comprend tout. La réponse est cruelle, sans équivoque et définitive : « les maîtres se trompent… », réplique Laurence Bruder-Sergent qui met les points sur les I. Le chien ne comprend pas un seul mot de notre langage! Ni le français, ni l’anglais, ni le chinois… Il n’a pas cette capacité-là, n’en déplaise à tous les maîtres orgueilleux. En revanche, et la bonne nouvelle est de taille, notre toutou est formidablement observateur : il peut enregistrer et reconnaître le ton de notre voix ainsi que la gestuelle liée aux mots que nous employons. Ainsi en observant sans arrêt son maître, le chien va finir par associer un événement précis à une sonorité spécifique. Explication : il va s’asseoir à force d’entendre « Assis ! » mais ne bougera pas d’un iota si vous lui dites un beau matin « Poses tes fesses à terre ! ». Question de conditionnement.

Autre signe troublant : sachez que votre chien se fiche éperdument de son propre nom. « Au cours de sa vie, essayez par exemple de le changer. Je vous assure qu’il vous répondra alors de la même manière, renchérit la spécialiste du comportement canin. L’important est l’intonation que l’on prend pour dire ce nom. Je connais l’exemple d’un chien surnommé dans un premier temps « Crapule » qui a été rebaptisé « Lulu » et qui n’y a vu que du feu… »

Dorénavant, notre résolution est prise : plus question d’abreuver nos fidèles compagnons de nos interminables mots de sympathie ou d’agacement. Cessons tout s im plement de leur susurrer des « je t’a im e mon toutou » puisqu’ils n’y comprennent goutte ! « Non, bien au contraire, poursuit Laurence Bruder-Sergent, il faut continuer car lorsqu’on dit notre amour à notre chien, on n’est pas en colère, on dégage de l’affection et les mots expr im és sont le plus souvent accompagnés d’une caresse réconfortante ». Ah, la caresse, quelle douceur, quel sésame ! Et si finalement c’étaient eux qui avaient tout bien intégré spontanément ? A savoir qu’en amour, les mots étaient décidément moins im portants que les actes !

Si le chien ne comprend jamais un mot précis, il peut en revanche retenir et intégrer des ordres donnés de façon répétitive. Car son intelligence est réelle. Ici encore, les chiens sont inégaux. Par exemple, le labrador, le golden retriever ou le berger allemand sont tout à fait capables d’emmagasiner près de 50 ordres différents dans leur cerveau. Le caniche quant à lui, n’en retiendra qu’une trentaine et le cocker, une vingtaine au maximum. Quant au dogue allemand, on dit seulement de lui que c’est un élève appliqué, gentil, gentil. Mais qu’il peut toujours mieux faire…

 

* auteur de « La cause des chiens » (site internet officiel : www.comportement-canin.com)

** auteur de «Parlez-vous chien ? » (Ed. Le jour). En librairie le 15 nov. Prix : 22,40 euros.

Partager cet article
Repost0