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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 10:14

Il n’a pas pu vous échapper que la neige a embelli nos paysages.

 

La plupart des chiens sont gagnés par l’exaltation lors de leurs découvertes de cette nouvelle texture sous leurs coussinets. Passées les premières secondes de surprise, ils sautent, se roulent dans le manteau neigeux, grattent le sol ou creusent, se vautrent élégamment, et semblent particulièrement joyeux face à cette nouveauté.
Afin de garder ces moments festifs et inoffensifs, quelques précautions sont à prendre pour ne pas mettre leur santé en péril.

Quelques risques à prévenir

Evitez de laisser votre compagnon se gaver de neige, car en cas d’excès des troubles digestifs pourraient survenir allant de la simple diarrhée jusqu’à de douloureuses gastrites.
Ses coussinets sont à protéger un minimum avec une pommade trouvée chez son vétérinaire, surtout si ses pattes sont amenées à fouler longtemps le terrain glacé. Faute de précautions, des gerçures ou crevasses plus ou moins profondes pourraient le faire souffrir.
Quant au sel de déneigement, il est responsable de nombreux inconvénients, des douleurs ou des irritations voire des intoxications si votre meilleur ami en ingère en se léchant.
Les gros amas de neige dans ses poils seront à enlever délicatement afin qu’ils ne dérangent pas ses déplacements ou qu’il ne les grignote pour s’en débarrasser.
Pensez aussi à le protéger du froid en lui faisant porter un manteau s’il est âgé, fragile, très mince, avec peu de poils ou simplement qu’il a tendance à la frilosité.
Enfin, de la même manière que nous, il peut être dérangé par la réverbération du soleil sur la neige, il est donc conseillé de ne pas éterniser son séjour en plein soleil sur le manteau blanc.

 

SOS comportementaliste

Sylvie m’a envoyé un message me demandant pourquoi tant de chiens sont trouvés dans les rues de nos villages alsaciens, et s’en insurge légitimement.

Il est vrai qu’il est questionnant de voir des animaux errer, perdus ou tout simplement fugueurs sans que l’on voie les maîtres inquiets les chercher intensément. Les dangers sont pourtant nombreux, pour eux comme pour les passants, les enfants, les automobilistes, les autres chiens croisés lors de leurs pérégrinations.
On ne peut que rappeler aux propriétaires indélicats qu’ils sont responsables de ce qu’ils ont apprivoisé (Antoine de Saint Exupéry ne dirait pas le contraire).
Il leur revient de faire le nécessaire pour que les clôtures soient bien hermétiques et les portes fermées.
Bien entendu, les promenades, contacts affectifs, jeux et occupations font partie des obligations envers les animaux domestiques, le fait de les empêcher de divaguer ne signifie pas qu’il faut négliger pour autant leurs besoins d’activités physiques et de rencontres avec les humains et des congénères. Il s’agit simplement de trouver un équilibre entre le respect de leurs réalités de chiens et les contraintes quotidiennes de leurs gardiens.
Merci pour eux et bon amusement dans la neige !

 

Laurence Bruder Sergent

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11 janvier 2016 1 11 /01 /janvier /2016 08:26
Bêtisier canin

Petit florilège de perles mémorables de l’année passée chez une spécialiste des relations entre l’Homme et le Chien familier.

Il arrive que la logique laisse place aux raisonnements décalés par rapport aux réalités canines. Les humains ont effectivement tendance à voir le monde avec leurs propres codes au point d’attribuer aux animaux des besoins et des désirs qu’ils n’ont pas.
Essayons de sourire de ces incohérences même s’il est vrai que ce sont les chiens qui en souffrent le plus.

Quelques exemples parmi tant d’autres en 2015

Madame C. envisageait de faire stériliser sa chienne mais après que cette dernière ait eu une portée pour qu’elle connaisse le plaisir de la maternité au moins une fois. Elle attribuait à Kawai une préoccupation de parentalité qui ne fait pourtant pas partie des projets canins au même titre que chez les humains.
Monsieur B. se plaignait du manque de contrôle de ses émotions de son malinois qui le mordait trop fort dans le jeu. Il déniait le lien entre les trois séances hebdomadaires de dressage à l’attaque et les morsures tenues de son animal chez qui il favorisait donc involontairement ce comportement.
Madame D. avait acheté un collier étrangleur pour son husky qui tirait trop à son goût. Lorsqu’il lui fût signalé qu’une des raisons d’être des chiens nordiques était précisément de tracter, elle indiqua qu’elle le savait mais que cela la dérangeait et qu’elle voulait transformer son intrépide toutou en gentil labrador qui marche au pied. Convaincue qu’un collier étrangleur ça n’étrangle pas vraiment, elle partait du principe que le chien ne sentait rien puisque le vendeur le lui avait certifié, les yeux dans les yeux (et la main sur la caisse enregistreuse).

SOS Comportementaliste

Un message sur un réseau social avait particulièrement attiré l’attention. Une maman expliquait que son chien était adorable, particulièrement tolérant, un ange. Elle appuyait ses propos en argumentant que ses enfants pouvaient tout lui faire : il acceptait qu’on le monte comme si c’était un poney, qu’on lui regarde les dents, qu’on le déguise, qu’on le coiffe. Il adorait que l’on joue en loup avec lui, il courrait de plus en plus vite et allait même se cacher pour que le jeu d’éternise. Selon elle, son Polux n’allait pas faire de mal à une mouche, elle ne craignait absolument rien pour ses rejetons. De toute façon expliquait-elle dans sa vidéo, si le chien avait ne serait-ce que l’idée de grogner (ce qui serait une marque d’inconfort bien légitime de sa part), elle le ferait tuer tout de suite. Pardon, endormir.

Le retour du bon sens en 2016 ?

Je proposais à cette dame d’envisager le point de vue du chien quant à chacune des situations qu’elle relatait. Il lui paraissait mignon d’observer ces scènes en apparence adorables, mais j’ai proposé de réfléchir à ce que Polux en pensait. Que vivait-il, que ressentait-il lorsqu’il était ainsi soumis aux caprices des enfants ?
En tant que propriétaires et en tant que parents, nos responsabilités sont de protéger tous les individus dont nous avons la charge. Un enfant et un animal ne doivent jamais être laissés seuls sans surveillance, qu’on se le dise. Aucun comportement de la part de nos rejetons qui puisse paraître violent à l’animal ne doit être toléré. La plupart des agressivités entre les chiens et les enfants sont liés aux irresponsabilités par manque de connaissances.
Faisons le vœux que cette nouvelle année apporte davantage de mesure et de réflexion dans nos rapports aux animaux.


Laurence Bruder Sergent

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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 18:12
journées de formations pour les professionnels du chien et du chat

2 sessions de formations d'une journée pour les comportementalistes chien et / ou chat, les éducateurs canins, les éleveurs, les moniteurs de clubs...

Renseignements et inscriptions : http://www.vox-animae.com/session-dune-journee-ou-deux

journées de formations pour les professionnels du chien et du chat
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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 01:08

Alors que ripailles et offrandes s’accumulent dans nos estomacs et sous nos sapins, quid du Noel de nos chiens ?

Milou ne peut pas ignorer que depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, la vie de ses humains est bien compliquée.

Entre les allers et venues les bras chargés de victuailles ou de cadeaux, les installations de guirlandes et décorations brillantes et bruyantes, notre exaltation n’a d’égale que son incompréhension.

Plusieurs dangers

De nombreux aliments sont toxiques pour nos chiens, il est utile de s’en méfier : l’oignon et le chocolat, l’excès de lait ou de fromages, les os crus ou les noix de macadamia, entre de nombreux autres, pourraient lui générer des douleurs intestinales et vous occasionner un voyage chez le vétérinaire. D’autres risques peuvent survenir pour les chiens grignoteurs de câbles électriques, de boules du sapin en guimauve, de décorations et de paillettes. Entre les étouffements et les occlusions, le panel de répercussions potentielles sur sa santé est malheureusement plutôt large.

Pas la même signification pour lui

Si nous connaissons par cœur le sens de ces festivités, il n’en va pas de même pour lui. Les chants de Noel autour du sapin, les rituels festifs et religieux, les bredele qui s’enchaînent avec les visites des lutins et le vin chaud le laissent pantois : rien de tel n’existe dans son monde.

De son point de vue, nous nous comportons très différemment du quotidien traditionnel, et cela peut se répercuter sur son emploi du temps et les attentions qui lui sont portées : des promenades plus courtes ou plus longues et décalées, son nourrissage avancé ou reporté mais (oh joie !) parfois des améliorations gustatives fort agréables.

Pour autant il ne se pose pas des millions de questions puisqu’il vit dans le présent : il s’adapte et saisit les douces opportunités qui lui sont données. Il arrive même que de petites attentions lui soient offertes et qu’il ait, lui aussi, des paquets à déchiqueter !

Ainsi donc, il n’est pas du tout certain qu’il passe de mauvais moments puisqu’ils sont nombreux, les toutous gâtés et entourés d’attentions en cette période de générosité, d’altruisme et de souci de l’Autre.

SOS comportementaliste

Pascal s’inquiète pour son jeune jack russel terrier, d’un tempérament assez agité (pléonasme ?). La famille au grand complet est attendue pour la totalité des vacances scolaires, et comme son Speedy est déjà de nature à s’exciter facilement, Pascal craint de voir la gestion de son animal lui échapper.

Mon conseil consiste à maintenir un maximum de repères en place (horaires de ses repas, nombre de jeux, d’activités motrices et masticatoires, etc.) et de procéder, dans la mesure du possible, à un enrichissement de son environnement. Si Speedy parait stressé par les animations autour de lui, il sera judicieux d’envisager de partir en promenade dans un lieu nouveau, de le faire se dépenser un peu plus, de fournir un nouvel objet avec lequel s’amuser et de lui offrir des rencontres avec des congénères.

Ce sera son cadeau de Noel à lui : lui permettre de faire ce qu’il adore faire et lui consacrer du temps, tout en le protégeant des sur-stimulations.

Bonnes fêtes à tous !

Laurence Bruder Sergent

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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 11:35
Adopter un chien dans un refuge

Faisant suite à notre précédent article qui concernait l’achat d’un chien de race dans un élevage professionnel, nous nous intéressons aujourd’hui aux questions de Christian, qui envisage d’adopter un chien dans un refuge, mais a quelques craintes.

Particulièrement sensible à la cause animale et aux indignes abandons d’animaux souvent innocents, il a besoin d’être rassuré sur plusieurs points.

Tous traumatisés ?

L’existence a parfois été dure avec les pensionnaires des refuges, les évènements passés pouvant avoir laissé des traces telles des peurs vis-à-vis de certaines situations, de la rue ou de personnes particulières.
Cependant il est tout aussi vrai qu’ils ont des capacités de récupération et d’adaptation indéniables.
Ils sont nombreux les chiens qui aiment encore les jeux avec des humains, les promenades au grand air, le confort d’un panier molletonné, les courses acharnées dans la nature, les rencontres avec les congénères.
L’enthousiasme et la joie, l’énergie vitale et le dynamisme ne les ont pas quitté pour autant !
Malgré toutes les vicissitudes subies, leurs capacités d’attachement et de démonstrations d’affections sont toujours là : elles ne demandent qu’à émerger dans le contexte sécurisant d’une famille aimante.

Education à refaire ?

Il est difficile de généraliser à tous les chiens arrivés en refuge suite à tant de situations différentes : retirés de leurs foyers maltraitants, trouvés dans la rue, déposés par leurs anciens propriétaires qui n’en voulaient plus, décès ou départ du maître, vieillesse trop lourde à assumer, soudaine allergie d’un enfant, mauvaise entente avec le chat de la famille… les raisons sont multimodales.
Cependant la réalité est qu’ils ont fait des apprentissages dans le passé, qu’ils ont eu des bases d’éducation, qu’ils savent faire pas mal de choses. Certes, pas toujours ce qu’on voudrait, mais avec de la patience et de la pédagogie, ils vont forcément acquérir des comportements inédits. La bonne volonté des nouveaux gardiens et les méthodes adaptées à chaque profil de chien engendrent souvent des progrès majeurs.

Des profils variés

Christian me demande s’il y a une typologie particulière chez les animaux en attente de maîtres. Il y a des jeunes, des moins jeunes, des chiens de race et des croisés. Certains rassemblent les critères esthétiques recherchés par tout le monde, d’autres ont des particularités (une oreille un peu asymétrique, une mine patibulaire, deux ou trois dents manquantes, un poil un peu terne…) qui les rendent d’autant plus attachants.

Quelles contraintes ?

N’allez pas croire que je milite pour les adoptions à tout prix et sans réflexion préalable ! Christian me dit qu’il a pas mal de temps à consacrer à un nouvel animal et qu’il aime les sorties au grand air. Il a pris la mesure du fait qu’on n’achète pas un être vivant comme un cadeau de Noel, qu’il va devoir s’en occuper, s’investir, et lui proposer suffisamment d’activités pour répondre à ses besoins de chien. Il sait qu’il y aura peut-être des problèmes d’aboiements, pourquoi pas des malpropretés à corriger, un risque que le nouveau venu soit un peu dépendant émotionnellement de ces humains, qu’il ne sache pas supporter la solitude… mais il se sent prêt à faire tous les efforts nécessaires, y compris financiers, pour offrir une belle et heureuse vie à un animal qui le mérite.

Les conditions sont donc réunies pour une adoption réssie. Voilà au moins deux sujets qui passeront de belles fêtes de fin d’année !

Laurence Bruder Sergent

www.vox-animae.com

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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 19:20

L’acquisition ou l’adoption d’un chien sont souvent générées par des motivations particulières : avoir un compagnon de famille, un accompagnateur pour les promenades ou un gardien pour ses biens mobiliers et immobiliers.

Certains sujets sont capables de s’entendre avec tous leurs congénères (ce dont nous ne sommes pas capables), mais feront de piètres protecteurs de leurs maîtres. D’autres se dépassent dans des activités sportives canines mais sont aussi de grands aboyeurs. Les critères esthétiques et morphologiques recherchés par les adeptes de concours de beauté impliquent systématiquement, pour obtenir des résultats honorables, des contraintes assez lourdes en termes d’entretien et d’hygiène des pelages.

Malgré toutes les compétences dont les chiens sont dotés, ils ne peuvent cependant pas satisfaire tous nos désirs.

Nous attendons souvent beaucoup d’eux, sans mesurer qu’ils ne perçoivent pas les évènements de la même manière.

Attentes irréalistes

Un client me demandait récemment comment faire pour que son labrador, avec lequel il chasse toutes les semaines en saison, arrête de s’en prendre aux chats du voisinage. Il n’avait pas perçu que les situations étaient identiques du point de vue du chien. En effet, les rituels différent entre ces moments passés dans la nature en compagnie d’autres adeptes de cette activité de loisirs et les matous trop entreprenants. Mais les animaux en mouvement sont considérés comme des cibles de la même manière par le prédateur qu’est le chien, et ses instincts de poursuite sont activés de façon similaire. On peut difficilement lui en vouloir de s’appliquer, en semaine, à adopter les comportements que l’on veut voir le week end !

Sos Comportementaliste

Valérie me demande comment faire pour que sa chienne, avec laquelle elle pratique occasionnellement le travail au troupeau, arrête de poursuivre les enfants qui courent, les balles et tout ce qui se déplace très rapidement.

Malheureusement il n’y a pas de recette magique, infaillible et non violente pour apprendre au chien à distinguer les contextes dans lesquels il est libre de faire ce qu’il veut tout en étant encadré, par rapport à ceux qui lui sont interdits.

La fixation visuelle, l’immobilisation, la posture caractéristique du chien de berger au travail s’observent dans d’autres situations que le troupeau. J’ai connu plus d’un chien qui avaient pris l’habitude de mordre dans les pneumatiques des bicyclettes et des voitures. C’était évidemment très dangereux pour tout le monde et inapproprié ! Ils avaient généralisé les postures de l’entraînement à d’autres moments.

Pour en revenir à la chienne de Valérie, il parait logique de se poser la question de la double demande que l’on impose bien involontairement à Lala : elle ne peut pas distinguer les contextes aussi facilement que nous le faisons. Pour elle, c’est légitime de se focaliser de la même manière.

Pour limiter les risques et les contraintes impossibles à satisfaire pour Lala, je propose de choisir l’une des alternatives suivantes : continuer l’entraînement au troupeau et éviter d’emmener Lala dans des contextes où elle sera très mobilisée par les mouvements, ou arrêter de l’y transporter et travailler tous les infimes bons comportements lorsqu’il y a des stimuli auxquels elle parvient à résister.

Attention, même si cette seconde proposition qui est choisie, ne pas oublier qu’un chien de berger… reste un chien de berger. Il a besoin de faire beaucoup d’exercices physiques, notamment.

Bon courage !

Laurence Bruder Sergent

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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 10:06

Virginie me demande comment faire pour que sa chienne, adoptée dans un refuge, arrête de détruire les jouets qu’elle lui achète.

Partant du principe que les attitudes des chiens sont rarement dues au hasard, il est possible de se livrer à plusieurs hypothèses pour expliquer ces déchiquetages.

Plusieurs pistes de réflexion

Tout d’abord peut-être que Danaé s’ennuie. Elle cherche alors dans son environnement un moyen de substituer sa frustration avec quelque activité qui, non seulement occupera ses dents tel le mâchouillage d’un chewing-gum pour certains humains, mais lui permettra aussi de passer le temps.
Ensuite, il est utile de s’intéresser à son profil émotionnel : son stress dû à l’absence de ses propriétaires, auxquels elle est sans doute très attachée, peut l’amener à rediriger ses tensions sur ce qu’elle trouve autour d’elle pour oublier sa détresse.

Egalement, le manque éventuel d’activités physiques dans la journée, à fortiori si c’est un sujet très sportif, lui fait accumuler une frustration qui pourrait aussi s’extérioriser par des destructions.
Il y a encore la possibilité que la chienne n’ait jamais appris à être seule. Dans ce cas, son angoisse est tellement forte et puissante lorsqu’elle n’a personne à ses côtés, qu’elle a besoin pour sa survie psychologique de s’adonner à une occupation.
Si c’est une jeune chienne, elle a peut-être une grande affinité avec les actions de mastication, c’est-à-dire un comportement oral prononcé. Le temps fera son œuvre et diminuera progressivement ses mâchonnements exacerbés aujourd’hui.
Enfin, et cette origine est souvent minorée pour ne pas dire « non-envisagée », le plaisir ressenti à déchiqueter, mâchouiller, écraser, pincer, lécher, l’incite tout simplement à… continuer !

L’attrait de l’inconnu

La propriétaire de Danaé nous explique que dès qu’une nouveauté apparait autour d’elle, la chienne la détruit en un rien de temps. Je conseille alors de… lui en fournir davantage. ! A condition de sélectionner des objets adéquats, qui en étant réduits en miettes, ne mettent pas la vie du chien en danger.

En effet, si sa curiosité et son intérêt pour la nouveauté sont satisfaits, la chienne sera comblée et parviendra à se libérer de ses inquiétudes. Autant choisir ce qu’on lui fournit pour s’apaiser, sous peine qu’elle se serve des affaires de ses maîtres !

Malheureusement pour plusieurs des pistes évoquées plus haut, le fait de lui donner matière à satisfaire ses désirs n’apporte pas de solution pérenne : dès que l’objet de ses attentions s’est transformé en cotillons, la chienne retourne dans ses travers, ses peines et sa frustration.

Comprendre les origines pour apaiser l’animal stressé

Il y a alors lieu de se poser la question du long terme, et prendre les dispositions nécessaires pour apaiser durablement l’animal qui est peut–être stressé.

Par exemple, dans le cas où le chien n’a jamais appris à être seul, il faudra passer par plusieurs étapes d’apprentissage de la solitude.
Si c’est un problème de lien trop exclusif avec ses maitres, un détachement affectif devra être mené pour lui fournir davantage d’autonomie émotionnelle.

Détruit-il pour nous embêter ?

Contrairement à l’idée qui pourrait vous venir en tête que l’animal « fait exprès de nous embêter pour se venger », je propose que l’on cherche à saisir les motivations de l’animal, et ses possibles détresses, frustrations ou simples besoins… de chiens. Car les principaux objectifs dans la vie de nos amis canins sont bien loin d’être orientés pour nous nuire. Ils veulent juste être bien.

Laurence Bruder Sergent, comportementaliste

www.vox-animae.com

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19 octobre 2015 1 19 /10 /octobre /2015 08:34

Il existe aujourd’hui plus de 370 races de chiens reconnues par la Fédération Cynologique Internationale, toutes créées par l’Homme pour combler ses besoins et ses désirs.

Pour sa propre sécurité ou pour bénéficier de ses compétences de chasseur, de gardien, de sauveteur ou de compagnon de famille, les éleveurs ont sélectionné les individus les plus performants et les ont reproduits ensemble. Ils ont ainsi fait naitre des sujets de plus en plus proches de leurs objectifs à atteindre, par ce biais de sélection progressive.
Cependant, en même temps qu’ils ont réussi à développer ou à perfectionner certaines qualités, ils ont importés des traits qui, dans un autre contexte, sont indésirables.
Heureusement les chiens ne sont pas soumis aux seules conditions héréditaires, les facteurs d’apprentissages ont des répercussions réelles sur leurs comportements et des changements sont relativement faciles à obtenir.
Voyons 2 situations problématiques que nous ont soumis deux lectrices.

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SOS comportementaliste !

Cette semaine Annette nous demande comment faire pour que son chien arrête d’aboyer envers les gens qui passent dans la rue.

Le comportement de votre bichon, quoique dérangeant, est compréhensible si l’on se place à son niveau.
En tant que sujet de petite taille et représentant d’une race conçue essentiellement pour la compagnie, il faut tenir compte du fait que c’est peut-être la peur qui le tenaille et le fait se manifester ainsi.
Les personnes et les chiens qu’il voit sont presque tous plus grandes que lui !
Mais comme vous dites que c’est vis-à-vis des passants qu’il s’agite ainsi lorsqu’il est dans le jardin, c’est probablement pour garder son espace : il signale à ceux qui approchent… qu’il veille !
Enfin, vos réactions à ses aboiements peuvent, malgré vous, amplifier son comportement. En croyant punir son comportement, il est possible qu’en réalité, vous l’alimentiez.

Je vous conseille de mettre quelque chose pour obturer ses regards sur l’extérieur : un pare vue par exemple. Nous verrons ainsi si le fait de ne plus avoir sous les yeux les stimulations qui le dérangent, impacte favorablement son attitude.

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Lydia rencontre des difficultés avec son berger allemand qui n’est pas toujours sociable avec ses congénères malgré plusieurs expériences de dressage.

La sociabilité avec les autres chiens n’est pas la qualité première de certains chiens de bergers. Vous en trouverez qui n’apprécient rien de plus que les ébats avec leurs semblables, quand d’autres se tiennent à distance, préfèrent travailler seuls ou cherchent à se mesurer aux congénères vigoureusement.
Sans compter bien sûr la peur qui, quelle que soit la race ou le croisement, tenaille toujours, à un moment ou à un autre de leur vie, nos meilleurs amis.
Heureusement il est possible de procéder à des apprentissages bénéfiques de « socialisation ».

Pour améliorer les attitudes de votre chienne, rien de tel que les rencontres entre chiens sélectionnés et supervisés par des professionnels formés aux méthodes modernes. Oubliez les violences, les contraintes et les brutalités, privilégiez la pédagogie, la patience et la répétition. Avec du temps et un bon accompagnement, elle changera favorablement.

Attention, ce sera ensuite à vous d’entretenir les qualités sociales acquises !

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Laurence Bruder Sergent

Si vous avez une question sur le comportement et/ou l’éducation de votre chien, n’hésitez pas à l’envoyer à dnaregion@dna.fr.

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5 octobre 2015 1 05 /10 /octobre /2015 08:35
La nourriture abandonnée, difficile d’y résister !

Madame B. de Krautergersheim me demande pourquoi son chien Jimmy, d’habitude si bien élevé, a osé voler la viande qu’elle faisait mariner en attendant le moment de préparer le repas de la famille.

Cette propriétaire confrontée à un comportement nouveau de la part de son chien ne comprend pas qu’il ait « oublié tous les fondamentaux de son éducation ». La pulsion de son compagnon vers la nourriture fait pourtant partie de son instinct donc de sa nature, même s’il est très obéissant par ailleurs.

Comportement normal, ou pas ?

Lorsque l’on y réfléchit, en présence de la viande à la portée de sa truffe, n’importe quel carnivore céderait à la tentation, même s’il n’a pas vraiment faim. Nous aussi, même après un repas copieux, nous avons du mal à résister à la sucrerie qui accompagne le café ou le thé, alors que nous sommes déjà largement arrivés à satiété.

Pas beaucoup d’alternatives pour se nourrir

Rappelons-nous qu’il ne leur est pas souvent proposé de décider ce qu’ils veulent manger. C’est nous qui choisissons le contenu de leurs gamelles sans réfléchir à leurs préférences et leurs goûts, restant la plupart du temps sur les seuls impacts sur leur santé et nos finances.

Si l’on reste sur la notion de plaisir, il serait injuste de reprocher à nos chiens leurs occasionnelles et légitimes appropriations de mets non « rangés ».

Conseils pour Mme B.

Je conseille à la propriétaires de Jimmy de ne pas lui en vouloir, son chien a eu un comportement normal en cédant à la tentation qui était accessible. Dans son monde canin, il n’y a pas de vol, il y a simplement des opportunités que l’on saisit lorsqu’on en a l’occasion. Jimmy n’avait pas conscience des conséquences pour le déjeuner dominical de ses propriétaires. Il a pensé à la satisfaction immédiate et assurée de ses papilles.

A l’avenir mieux vaut mettre hors de sa portée ce qui constitue une attraction irrésistible. Pensez aussi à vous demander ce qui lui plait particulièrement pour son alimentation, car même s’il ne serait pas raisonnable de lui préparer une choucroute tous les jours, il y a peut-être des petits plaisirs à lui accorder, comme un bout de viande crue par exemple, qui augmenteraient significativement sa qualité de vie, et donc, la relation que vous entretenez tous ensemble.

Laurence Bruder Sergent

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Si vous avez une question sur le comportement et/ou l’éducation de votre chien, n’hésitez pas à l’envoyer à dnaregion@dna.fr.

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20 septembre 2015 7 20 /09 /septembre /2015 06:27

Chacun a une idée sur la manière de faire comprendre ses erreurs à son chien.

Sous prétexte d’apprendre les bonnes manières à son meilleur ami, certains éducateurs (particuliers comme professionnels) disposent d’un panel de maltraitances particulièrement prolifique.
Il sera conseillé notamment de provoquer la faute pour être prêt à sévir, pardon, faire « acte de pédagogie ».
Ainsi, il faudra par exemple laisser de la nourriture volontairement sur la table basse et dès que son museau entre en contact avec le piège (comportement pourtant normal d’un animal qui trouve de l’alimentation à sa disposition), intervenir de la manière la plus impressionnante possible pour qu’il ne recommence pas.
Ou alors s’il ne revient pas assez vite à votre appel, le pendre par son collier métallique et le secouer un peu afin qu’il s’en souvienne. Véridique, c’est encore pratiqué et conseillé !

Les colliers électriques, hurlements, coups et enfermements ou isolements sont des variantes dont abusent encore certains propriétaires, voire des « professionnels » peu scrupuleux, partisans de l’efficacité quel qu’en soit le prix pour l’animal, ou tout simplement ignorants de la psychologie canine.

La loi est cependant parfaitement claire sur ce sujet : l'exercice des activités d'éducation et de dressage d'un animal de compagnie dans des conditions de nature à lui infliger des blessures ou des souffrances inutiles est interdit. (Art.R. 214-24)

Aucune bienveillance dans la violence

Ne croyez les personnes qui tentent de vous faire croire qu’il faut en passer par la rudesse pour enseigner les bonnes attitudes à son animal de compagnie. Rien ne justifie la violence, même si cela a fonctionné pour d’autres, ni même s’il s’agit de régler (inconsciemment souvent) sur son chien des névroses internes à l’humain qui s’y adonne.
La personne qui occasionne des chocs émotionnels ou physiques peut sérieusement détériorer la confiance du meilleur ami de l’homme, et dans le pire des cas, le chien peut généraliser sa peur à tout le monde. Les personnels des refuges pourront vous en parler : il y a ensuite un travail conséquent à mener pour restaurer un minimum de tolérance et de capacité à cohabiter. Même si l’on n’atteint que rarement de tels effets, l’attachement (le lien affectif) entre le propriétaire et son animal deviennent précaires, lorsque la violence a remplacé la patience.

Nombreuses conséquences négatives

Outre le fait que le chien ne comprend pas les actions qui ne s’inscrivent pas dans son répertoire normal des comportements de son espèce, les répercussions sont observables à différents niveaux : ses capacités d’apprentissage, de concentration, de motivation, et par conséquent son bien-être sont impactés.
Tout aussi ennuyeux, si la punition est donnée au mauvais moment et de la mauvaise façon, elle augmente ou renforce certaines attitudes au lieu de les éteindre.

N’oublions pas un effet particulièrement négatif voire dangereux : l’agressivité. Lorsqu’il subit des brutalités alors qu’il n’en saisit pas le sens, un chien peut légitimement présenter des réflexes de défense. Sous prétexte de le rendre plus gérable, on a en fait créé un individu en permanence sur le qui-vive, qui risque de mordre parce qu’il craint pour sa vie.

Ne pas se fier à n’importe qui

Si vous ne connaissez pas les clefs de l’éducation canine sans violence, n’hésitez pas à la confier à des professionnels. En choisissant attentivement celui à qui vous allez faire confiance, veillez à privilégier les méthodes non violentes, basées sur le renforcement positif. Il s’agit de se concentrer sur les bonnes attitudes, la progression vers l’amélioration, les encouragements et les félicitations plutôt que les réprimandes et brutalités, toujours inutiles.

Comme pour l’enseignement de vos enfants, faire confiance à des spécialistes connus pour leur efficacité et leurs méthodes sera un gage de qualité et de pérennité pour le lien de confiance avec votre animal.

Laurence Bruder Sergent

www.vox-animae.com

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